Le but des liftings du corps (ou « plasties ») est de redonner la beauté des formes à un ventre abîmé ou bien des bras ou des jambes qui ont perdu leur aspect esthétique. Ces parties du corps présentent alors un relâchement de la peau plus ou moins associé à un dépôt de graisse en excès que le chirurgien va traiter.
Les indications
Ces opérations sont indiquées pour toutes les personnes dont l’image corporelle a été fragilisée par les variations de poids, les grossesses, le dérèglement hormonal, l’âge et la sédentarité.
Dans la majorité des cas, il s’agit d’un problème purement esthétique, allant du petit ventre rond, qui relève d’une simple lipoaspiration, au tablier abdominal associé à un relâchement de la paroi musculaire, qui nécessite une abdominoplastie. Entre ces extrêmes, il existe tous les intermédiaires.
Avant l’intervention
Lors de la consultation, le chirurgien conseille à son patient la technique la mieux adaptée, en analysant plusieurs facteurs : l’état de la peau, son élasticité, la présence ou non de vergetures, l’importance de la surcharge graisseuse, le degré de l’excédent cutané, et enfin l’état des muscles abdominaux. Après l’évaluation de l’état de l’abdomen, des explications sont données concernant le siège de la cicatrice et les gestes que le chirurgien est amené à pratiquer.
Un bilan de santé est nécessaire avant l’opération afin d’éliminer toute contre-indication d’ordre général, on recherche particulièrement une hernie de la paroi abdominale et on s’enquiert des troubles digestifs.
Il est conseillé de se présenter à cette intervention avec un poids se rapprochant le plus possible de la normale.
Enfin, prévoir un arrêt de travail d’environ deux semaines, avant de pouvoir vaquer progressivement à ses occupations.
L’intervention d’abdominoplastie
Comme il existe différents types de ventres « abîmés », il existe plusieurs techniques opératoires s’adaptant aux différentes situations.
Après la prise de photographies en position debout face, profil et trois quarts, la future cicatrice est dessinée avec un marqueur. Elle doit impérativement respecter les limites du « bikini », ce qui rend possible sa dissimulation dans le maillot. Le chirurgien note les limites du décollement et les zones de dépôts graisseux à aspirer.
Quand l’intervention correspond à une abdominoplastie complète, l’anesthésie est générale. Après l’incision, un décollement cutanéo-graisseux est effectué de façon limitée. La réduction de l’excédent de peau se fait alors pour bien redraper la taille. L’ombilic est ensuite repositionné. Une liposculpture est souvent associée permettant à la fois de réduire le décollement et d’affiner encore plus la taille et les hanches. Des drains aspiratifs sont mis en place. Les points de suture sont réalisés avec du fil non résorbable. Le pansement de contention est renforcé par le port d’une gaine élastique médicale. L’intervention dure en moyenne deux heures.
Un ventre rond distendu, sans relâchement cutané ni dépôt graisseux, est corrigé essentiellement par rapprochement des muscles sous endoscopie. Cette intervention nécessite deux petites incisions de quelques centimètres, une au-dessus du pubis et l’autre ombilicale. Ce redrapage intérieur donne un ventre plat.
Autre variante, le « minilift » abdominal. Cette petite intervention consiste uniquement à enlever un petit excès de peau flasque avec vergetures, juste au-dessus du pubis, sans toucher à l’ombilic.
Les suites de l’intervention
La durée d’hospitalisation est variable entre un et deux jours. Le lendemain, le pansement est retiré afin de contrôler la cicatrice. Le ventre est souvent gonflé par l’œdème, et des ecchymoses peuvent apparaître. Si la paroi musculaire a été renforcée, des douleurs peuvent persister durant la première semaine. Celles-ci sont diminuées par l’administration d’antalgiques.
La cicatrice transversale est souvent bien dissimulée. Sa longueur est fonction de la morphologie du patient et de la quantité de peau à retirer. Elle nécessite des soins quotidiens les deux premières semaines. Les drains aspiratifs sont retirés après le troisième jour et les fils au douzième jour, s’ils ne sont pas résorbables. La douche est autorisée après l’ablation des drains. Il est recommandé de s’abstenir de prendre des bains pendant deux semaines.
Le lifting des cuisses et des bras
Avec l’âge, faute de pratique sportive, ou à la suite d’un amaigrissement important, l’intérieur des bras et des cuisses souffre d’un relâchement cutané plus ou moins évident. Dans le cas de ptôse peu prononcée, on peut se contenter de pratiquer une simple liposuccion en espérant que la rétraction postopératoire des tissus contribuera à la beauté des résultats.
Dans le cas de relâchement important, un lifting, avec résection cutanée, s’impose. Si la quantité de peau à retirer est petite, on procède à une incision dans l’aine ou dans l’aisselle. Malheureusement pour les bras, très détendus, seule une longue incision verticale, tout au long du bras, résout le problème, mais cette cicatrice est apparente et parfois inesthétique.
En règle générale, cette chirurgie esthétique s’adresse aux personnes ayant perdu toute possibilité de récupération physique des muscles et de la peau. Elles sont nécessairement averties d’une cicatrisation plus ou moins hypertrophique.
Ces liftings peuvent être réalisés seuls, sous anesthésie locale sans hospitalisation, ou associés à d’autres interventions esthétiques. Une contention élastique par un brassard ou un panty est portée durant un mois.
Conseils
Pendant un mois, il faut porter la gaine jour et nuit pour favoriser une bonne cicatrisation. Faire si possible quelques séances de drainage lymphatique après le dixième jour à raison de deux séances par semaine pendant un mois.
Veiller, en cas de grossesse, à ne pas dépasser la prise de poids autorisée et à pratiquer une rééducation abdominale après l’accouchement afin de mieux conserver le résultat.
Reprendre l’activité sportive et la musculation abdominale, à partir du deuxième mois après l’intervention.
Enfin, le soleil est autorisé deux mois après l’intervention en veillant à bien protéger la cicatrice.
Complications
Dans certains cas rares, il peut se produire une accumulation de lymphe dans la zone de décollement, dont le traitement se fait par ponctions.
Des hématomes peuvent parfois s’observer, notamment en cas de port de gaine pas assez serrée, ou de mouvements trop violents les premiers jours.
Un élargissement des cicatrices est toujours possible si l’on ne respecte pas le repos prescrit pendant les premières semaines, prudence.
Ces interventions sont tout de même assez lourdes et le risque de phlébite ou d’embolie pulmonaire existe (même s’il est très faible) du fait de l’anesthésie générale et de l’immobilité relative post-opératoire. Le suivi médical et la prévention chez les sujets à risque sont donc très importants.
On observe fréquemment une modification de la sensibilité cutanée qui s’améliore dans les semaines suivantes. A partir du sixième mois, il est possible de parfaire la cicatrice par une retouche sous anesthésie locale et sans hospitalisation si nécessaire.